Comment survivre dans le 8e arrondissement ? (ou comment voir le bon côté des choses)
Quand je dis où je travaille, les gens passent souvent du « ah chouette » au « ah ouais, pas facile alors » ! Je m’explique. Je travaille près du métro Étoile, donc à un pas et demi de l’arc de Triomphe, donc à un pas des Champs Elysées, donc DANS cet univers si particulier entre touristes rêveurs, travailleurs pressés, artistes d’avenue et riches héritiers. Au quotidien, la « plus belle avenue du monde » (les guillemets sont importants) se transforme en enfer, oui ! Carrément ! Y trop de monde, y a trop de voitures et surtout… tout est cheeeeeeeeer ! Dans ce secteur qui est en fin de compte à la fois le temple du cliché parisien mais aussi le temple de la consommation (de masse ET de riche), difficile de trouver une vraie vie de quartier. C’est pourtant le défi que je me suis lancée pour survivre et peut être apprécier ce que tant de personnes semblent apprécier.
Mission number ouane : Eviter le métro bondé tu devras !
Commencer la journée comprimé c’est le lot de beaucoup d’entre nous, surtout quand on prend la ligne 1 (je sens déjà chez certains les sueurs froide
s, les poils qui se dressent, les muscles qui se tendent). Après plusieurs mois passés à me coller à des inconnus (pas les plus beaux malheureusement) et à appréhender les freinages ultra violents (et là est mon véritable coup de gueule)… ral le bol ! Partir beaucoup plus tard : sans résultat. Prendre la ligne quelques stations avant : bof, bof. Prendre un taxi, appeler mon chauffeur : si seulement...
Et puis en un beau jour de grève, j’ai trouvé la solution. La ligne 1 devenant imprenable… je me retrouve dans la ligne 6 ! "Ouh la la, que c’est beau la tour Eiffel", "ouh la la, que ça fait du bien de trouver des places assises" (enfin faut pas rêver, il faut quand même avoir l’œil vif et le pas rapide pour trouver une place dans le métro parisien)…et en plus je suis (presque) pas en retard à cause d’un problème technique J
Mission number tou : Ne pas ressembler à un sac à patate tu devras !
Dans ce quartier, talons de circonstance ! Parce qu’il faut marquer la différence entre les touristes en mode marche (paladium power !) et ne pas se faire marcher dessus par les working girls (ou pseudo working girls) tout Louboutin dehors.
Mission number tri : Ne pas dépenser plus que ton ticket resto à 9,35 euros tu devras !
« 9.35 euros ! wouah mais t’as trop d’la chance ! » Et bien non ce n’est pas la panacée ! Avec ça tu peux t’acheter un sandwich jambon beurre et … euh… un verre d’eau ?
Pour ne pas mourir de faim, voici quelques petites adresses :
Un des bons plans c’est la rue Washington, perpendiculaire aux Champs. De nombreux petits commerces ont compris le filon du travailleur affamé, prêt à sortir son ticket resto. Mon préféré c’est un petit traiteur italien qui ne paie pas de mine (si on connaît pas je reconnais qu’on a pas vraiment envie de rentrer) mais qui est très bon. Pour 8,50 euros, on a le droit à une grosse assiette de pâte qu’on peut agrémenter d’antipastis de notre choix. L’adresse précise m’échappe, mais c’est au début de la rue (en venant des Champs), sur la gauche.
Un peu plus loin, dans le genre restauration rapide bobio (c’est joli et c’est bio) y a Qualité&Co (37rue de Berry, à l’angle de la rue d’Artois). Attention, ça reste une chaîne, pas de petit supplément d’âme, on y retrouve les mêmes produits stéréotypés (boulgour de machin, épeautre de bidule, thé vert aromatisé à un fruit bizarre…). Mais l’avantage de celui là c’est que la salle est claire, grande… donc on s’y sent bien et on a de la place, et ça que l’on soit seule ou à plusieurs. Å noter dans la même rue : un jap à emporter très bon, un autre resto bio juste à côté avec plus de choix dans les plats chauds, une boulangerie très sympathique.
Mission number fort : Shopper à la fin de la journée tu pourras !
Et oui, quand on est à côté des Champs le gros risque c’est de dépenser le soir ce qu’on a gagné la journée. Bien sûr y a plus sympa pour magasiner, mais ici tout est à proximité, les grandes marques rivalisent dans le nombre de m² aménagés et surtout on dirait que les marques on mit tout leur personnel sur leur boutique des Champs. Au moins 5 vendeurs pour 1 client (peut être pas mathématiquement juste mais en tout cas c’est l’impression ressentie).
Et puis parce que les Champs-Elysées c’est aussi le luxe… pour ne pas se ruiner, voici une petite adresse très précieuse, celle d’un dépôt-vente de luxe. Trouvée là-bas (mais malheureusement pas achetée) une ma-gni-fi-que paire d’escarpins Chanel ! Quel regret… neuves, toutes roses…
Le magasin c’est Jéroboam dans la rue d’Artois (mais comme tout dépôt-vente il faut y passer souvent pour trouver la perle rare).
Ultime mission : se promener, regarder, flâner…
Entre midi et deux, pour une petite balade automnale ou un footing (pour les plus courageux), allez absolument au parc Monceau. Il n’est pas très grand mais je le trouve plein de charme. N’ayez pas peur de passer ses grandes grilles dorées (au début je croyais que c’était une résidence privée) et la horde de bambins qui ont un parc pour cours de récré (et oui nous n’avons définitivement pas les mêmes valeurs)… c’est très agréable de trouver un peu de nature à la pause déjeuner.
L.S.
(ah, et puis y a Ladurée aussi....le bar est à tester !)